Avoir des enfants ? Seulement à trois conditions !


Lorsqu’on veut un enfant, il est primordial de se poser au moins deux questions. 1/ Pourrai-je offrir à mon enfant les conditions d’une vie sereine et heureuse ? 2/ Serai-je capable de libérer mon enfant des grands malheurs possibles de l’existence (souffrance physique ou mentale, exclusion, pauvreté, etc) ?

Dire que « tout le monde a le droit d’avoir des enfants, les pauvres comme les riches, les joyeux comme les dépressifs, etc », c’est se placer du point de vue des parents et non des enfants, alors que ce sont ces derniers qui sont les premiers concernés par la procréation : c’est à eux que l’on impose la vie. Les parents sont les « sujets », les enfants sont les « objets », comme en témoigne l’expression « avoir des enfants ». (Or, normalement, l’on « a » un objet », mais l’on n’« a » pas un être humain).

Mais si l’on se place du point de vue de l’enfant, les perspectives changent : un enfant mis au monde par des parents irresponsables, qui ne savent ni lui apporter du bonheur ni lui épargner du malheur, sera le plus souvent malheureux… Il est contraire à l’éthique d’infliger de la souffrance, donc éthiquement parlant, des adultes incapables de rendre leurs enfants heureux ne devraient pas avoir le droit de procréer.

Comment s’assurer que son enfant détiendra les clés du bonheur en main, ou dans le pire des cas, pourra s’épargner les « grands malheurs classiques » de la vie ? C’est simple et concret ; il est impératif de s’assurer de trois éléments qui constituent les trois conditions minimales pour faire un enfant :

1/ Avoir suffisamment d’argent pour que son enfant n’ait pas à travailler pour survivre. Posséder également des biens immobiliers et idéalement de l'or (ou d'autres richesses analogues) pour parer les dangers de l'inflation. (En effet, le travail peut se faire rare, être trop douloureux pour quelqu’un de psychologiquement fragile, être trop pénible, manquer de sens, etc… Or, de quel droit imposer de « gagner sa vie » à quelqu’un qui n’a jamais sollicité cette vie ?).

2/ Être psychologiquement sain : heureux de vivre, bienveillant, intelligent et libertaire. (Les dépressifs et les angoissés transmettront souvent leurs émotions négatives à leurs enfants, ce qui est très dangereux. L’on ne s’épanouit vraiment qu’autour de personnes intelligentes et bienveillantes. Enfin, nous respecter en tant qu’êtres humains, c’est aussi respecter notre liberté, donc ne pas nous imposer une vie « pré-calibrée » mais nous laisser choisir notre vie).

3/ Ne pas contraindre son enfant à vivre, mais lui laisser le choix de vivre ou de ne pas vivre en mettant à sa disposition des méthodes de trépas indolore. (N’ayant pas choisi de naître, la moindre des choses, c’est qu’on ne nous force pas à vivre mais qu’on nous demande notre avis… Or, s’il est impossible de quitter la vie sereinement, l’on ne reste pas en vie par décision personnelle mais par contrainte).

Si les parents respectaient toujours ces trois conditions, la procréation n’en deviendrait pas absolument pure d’un point de vue éthique (comme en attestent par exemple l’état actuel de notre planète et de nos sociétés), mais déjà beaucoup moins cruelle.

Commentaires

  1. Quand vous demandez aux parents d'être libertaires, cela n'exige-pas qu'ils renoncent à infliger à l'enfant la croyance à une religion, à la pratiquer (toujours de force si l'enfant est mineur), à apprendre par coeur des textes sacrés. Je fais allusion avant tout à ce qu'on voit dans les madrasas ou les écoles hassidiques, mais aussi à un degré moindre dans les familles chrétiennes traditionalistes. Moi-même j'ai été contraint par une mère ultra-catholique à apprendre vers dix ans l'"ordinaire de la messe" par coeur, en latin que je ne comprenais pas, puis j'ai été enfant de choeur (messes de 6h du matin chaque semaine, offices du dimanche etc. J'ai appris petit à petit à tricher, à ne pas y aller , usage du mensonge -arme du faible-. Mon athéisme s'est affirmé à l'adolescence avec pour conséquence un conflit familial où j'ai reconnu ma mère comme une ennemie qui me niait ma liberté. J'ai 78 ans mais je ne me suis jamais remis de cette époque.
    On parle beaucoup d'abus sexuels dans le cadre familial, mais il est rare qu'on cite l'abus religieux, tellement il est intriqué avec l'éducation que les parents doivent à leurs enfants même au prix de leur liberté, parfois de leur intégrité physique (circoncision). Peut-être de nouvelles générations connaîtront-elles l'éducation sans bourrage de crâne au moins dans notre civilisation européenne.

    Pierre Beck, Genève
    Ex-vice-président d'EXIT Suisse-romande

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